Bruxelles, le 20 janvier 2022
Monsieur le Président,
À la suite de votre discours devant le Parlement européen marquant le début de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, nous souhaitons vous faire part de nos préoccupations quant aux contradictions de vos propos.
Si d’un côté vous parlez d’un « Etat de droit qui est existentiel de notre Europe », vous proposez d’un autre côté d’inscrire dans la Charte des droits fondamentaux une pratique qui est illégale dans certains États membres de l’Union Européenne.
De même, vous soulignez, à juste titre, que cette Charte a consacré « l’abolition de la peine de mort partout dans l’Union », mais vous souhaitez néanmoins reconnaître comme droit fondamental une pratique considérée par de nombreux concitoyens comme une violence fatale faite à nos membres les plus vulnérables.
La reconnaissance d’un prétendu droit à l’avortement serait de surcroît en contradiction flagrante avec la Charte elle-même, qui consacre dès ses deux premiers articles l’inviolabilité de la dignité humaine et le droit à la vie.
Monsieur le Président,
Nous sommes inquiets face au rétrécissement des espaces de liberté pour tous ceux qui, en accord avec la science, croient que la vie humaine commence dès la conception.
En 1948 Denis de Rougemont affirmait que « la conquête suprême de l’Europe s’appelle la dignité de l’Homme et sa vraie forme est dans la liberté ». Devons-nous craindre que des limites seront posées à la liberté de prendre nos responsabilités par rapport à une vie naissante, en accompagnant les mères et des familles en difficulté ?
Monsieur le Président,
Nous vous invitons avec sincérité à ne pas utiliser cette présidence à des fins politiques et idéologiques. Nous vous invitons à travailler pour le bien commun de nos peuples, de nos familles et de nos enfants, qui sont l’avenir de l’Europe. Notre Fédération, avec toutes les personnes de bonne volonté, se met au service des institutions pour travailler ensemble de manière constructive, dans le respect des principes de subsidiarité et de proportionnalité. Si ces bases communes manquent, les mots valeurs et démocratie qui vous sont chers seront vidés de leur sens.
Nos sociétés méritent au contraire des politiques européennes concrètes, solidaires, efficaces, fondées sur les besoins réels des familles, pour affronter sérieusement le triple défi des transitions : digitale, environnementale et démographique.
Veuillez agréer, Monsieur le président de la République, l’expression de notre plus parfaite considération.
Vincenzo Bassi, Président
Antoine Renard, Président d’honneur