14 mars 2022,
Suite à l’appel à don de la FAFCE pour les familles ukrainiennes, Teresa Kapela, déléguée auprès de la FAFCE de l’association membre « Związek Dużych Rodzin 3+ » (association des familles nombreuses polonaises), nous partage son témoignage et l’exemple courageux des familles polonaises en aide aux familles ukrainiennes depuis le début de la guerre.
« Nous vous remercions pour l’aide venant d’Espagne par la Fondation Madrina, et d’Italie avec l’Association Amici dei Bambini.
Je voudrais vous présenter un aperçu de la situation en Pologne, inenvisageable il y a encore 2 semaines. C’est un grand élan d’aide et de solidarité qui s’est manifesté dans tout le pays.
Il existe de nombreuses initiatives locales et individuelles pour aider les Ukrainiens qui arrivent de plus en plus nombreux en Pologne. Des personnes en voitures se rendaient spontanément à la frontière pour aider les réfugiés à quitter le plus vite possible les zones menacées.
Sont d’abord venues les personnes qui avaient quelques connaissances en Pologne ou dans d’autres pays. Il fallait les aider à s’y retrouver, les héberger pour une nuit ou deux, leur donner à manger, avant qu’elles ne continuent leur chemin. Maintenant c’est une vague de personnes qui fuient les bombardements et cherchent de l’aide tout court. De nombreuses personnes individuelles proposent leurs logements pour les héberger, et tout un réseau d’information s’est constitué avec l’aménagement de grandes salles communes.
Dans les communes, le personnel des écoles aménage des classes en dortoirs, et les communes prennent en charge les repas. Les personnes qui parle ukrainien organisent des jeux pour enfants. Je ne savais même pas que dans mon village d’environ 100 habitants il y a des travailleurs ukrainiens, comme la plupart des communes en Pologne. Ce sont avant tout des initiatives dans les régions frontalières.
Les personnes chargent leurs voitures de produits alimentaires, prennent de l’essence pour les voitures qui attendent d’entrer en Pologne, et se rendent à la frontière chercher les personnes qui passent par la frontière à pied.
Nous avons communiqué autour de nous des listes détaillées des produits les nécessaires et indiqué les lieux où on pouvait les livrer, par exemple à l’école maternelle de mon petit-fils. La plupart de réfugiés trouvent refuge au sein de familles, mais nous voyons déjà les limites. Les grandes villes sont complètement débordées. Je viens d’apprendre aujourd’hui que les réfugiés constituent actuellement 25% d’habitants de Cracovie.
Heureusement, il y a énormément des initiatives d’aide à ceux qui sont restés en Ukraine : organisation des convois de médicaments et produits alimentaires, et aide au transit à l’intérieur du pays.
Nous disposons d’un appartement qui n’est pas habité pour l’instant, et nous nous sommes déclarés prêts à héberger des personnes. Hier, des amis de Cracovie nous ont appelé en nous demandant d’héberger une famille arrive de Kiev, avec deux membres handicapés. Nous-même, nous habitons dans une maison tout près de Varsovie. Cette famille de Kiev est chez nous pour l’instant. En ce qui concerne l’appartement, il y a déjà 3 familles qui attendent d’être placé, chacune composée de 6 personnes. Nous cherchons d’autres places. Ce sont des familles qui veulent rester ensemble : les parents, les enfants, et une grand-mère ; chez nous il y a 2 sœurs adultes, leur frère et une cousine avec sa fille. Il est de plus en plus difficile de trouver une place disponible – tous nos amis accueillent déjà des réfugiés.
Ce qui facilite beaucoup les choses, c’est que les Ukrainiens peuvent passer par la frontière sans passeport, ils ont accès aux transports publics Pologne gratuitement, et on leur fourni des cartes téléphoniques pour un mois gratuitement. Ces actions sont très importantes dans un contexte de confusion.
Le gouvernement prévoit aussi une aide financière pour ceux qui accueillent des réfugiés, ce qui pour s’avérer être précieux si le conflit dure. »