Bruxelles, le 21 Mars 2024
Le mercredi 20 mars, des représentants des institutions européennes se sont réunis à l’occasion du Sommet social tripartite. Coprésidé par le président du Conseil européen et le président de la Commission européenne (et auquel participent des représentants des syndicats et du commerce), ce sommet a pour objectif de répondre aux questions cruciales auxquelles l’Europe est confrontée.
Hier, le thème était intitulé : « Une Europe économiquement et socialement forte pour jouer son rôle dans le monde ». Selon le Conseil européen, les principales discussions ont porté sur trois sujets:
- une stratégie industrielle qui complète le « Green Deal » et qui est axée sur des emplois de qualité
- un marché unique qui profite aux entreprises et aux travailleurs
- la lutte contre les pénuries de compétences et de main-d’œuvre
Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a déclaré au nom du président tournant du Conseil de l’Union européenne : « Le besoin de travailleurs qualifiés n’a jamais été aussi important. Le besoin d’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée et d’emplois de qualité n’a jamais été aussi fortement ressenti dans nos sociétés. Le dialogue social est au cœur des travaux de la présidence belge. Ce sommet donne un nouvel élan à un agenda social ambitieux et tourné vers l’avenir ».
La FAFCE insiste sur la nécessité de concilier famille et travail et de promouvoir une culture du respect du temps familial. La FAFCE est membre de l’Alliance européenne pour le dimanche, qui fait campagne pour un dimanche sans travail et un droit à la déconnexion – des politiques qui contribueraient grandement à un équilibre sain entre la famille et le travail. En outre, la fédération appelle à la mise en place des politiques suivantes
- des systèmes d’imposition basés sur la famille afin d’éviter l’inégalité de traitement des parents et des personnes qui s’occupent des enfants
- un accès adéquat et entièrement rémunéré aux congés de maternité, de paternité et parental pour les parents, indépendamment du temps de travail effectif
- la liberté totale pour les parents de décider de la répartition du congé entre le père et la mère
- reconnaître légalement le droit à la déconnexion et à un dimanche sans travail, en tant que liberté fondamentale de chaque personne
- mettre en œuvre les plans d’action nationaux de la Garantie pour l’enfant
- mettre fin à la discrimination des femmes sur le lieu de travail
Dans un récent commentaire relatif à l’équilibre entre travail et famille, Vincenzo Bassi, président de la FAFCE, a affirmé que soutenir les droits des travailleurs, c’est soutenir les mères et les pères : « Les travailleurs ne peuvent pas être considérés uniquement comme un groupe d’individus, mais comme une partie des familles et des communautés qui contribuent au bien commun. Ils sont aussi souvent des parents, des maris, des femmes, des fils et des filles – lorsque nous considérons les droits des travailleurs, nous devrions aussi prendre en compte leurs responsabilités familiales ».
La FAFCE rappelle également aux institutions européennes la nécessité de reconnaître la précieuse contribution des PME familiales, qui mettent de la nourriture sur la table de tant de familles qui travaillent dur. Il est essentiel de soutenir les entreprises familiales, de leur permettre d’être compétitives et d’améliorer le bien commun. Les institutions européennes et les États membres peuvent le faire en incluant les réseaux et les associations familiales dans l’élaboration des politiques, car ils sont les plus proches des besoins des familles.
Bien entendu, la FAFCE souligne la réalité inestimable des familles face à la crise démographique. Sans les familles, il n’y a pas d’avenir, pas de main-d’œuvre, pas de capital humain, et donc pas de société européenne future. Surtout, il n’y a pas de solidarité intergénérationnelle sans la famille : « Dans le contexte d’un hiver démographique et d’une culture de l’isolement, la famille est la clé de la solidarité intergénérationnelle. La précarité et l’insécurité exacerbent la solitude », déclare Vincenzo Bassi, président de la FAFCE.
Charles Michel, Président du Conseil européen, note à juste titre que « nous sommes dans un moment de transition ». Le pape François a également identifié les trois transitions auxquelles nous assistons : numérique, écologique et démographique. Toutes ces transitions se déroulent dans un contexte de difficultés économiques en Europe.
« La crise actuelle du coût de la vie pèse sur les familles et sur les couples qui envisagent de fonder une famille. Nous demandons instamment aux États membres de considérer la famille comme un investissement et non comme un coût. Cela commence par des politiques favorables à la famille qui intègrent les familles nombreuses, depuis la politique économique et fiscale jusqu’à la politique sociale et de l’emploi.
Protéger et promouvoir la famille, c’est donner à nos sociétés les meilleures chances de faire face aux transitions numérique, écologique et démographique. »