5 novembre 2021

La Commission européenne a adopté le 19 octobre dernier son programme de travail pour 2022. Après presque deux ans de pandémie, la Commission souhaite se tourner vers l’avenir avec sa devise « Ensemble pour une Europe plus forte ». Une attention toute particulière sera ainsi portée sur « la jeune génération grâce à la proposition de faire de l’année 2022 l’Année européenne de la jeunesse ». L’initiative ALMA (Aim, Learn, Master, Achieve) sera une action politique concrète dans ce sens. Elle vise à aider les jeunes Européens défavorisés qui ne sont dans aucun type d’emploi, d’éducation ou de formation.

La Commission Von der Leyen a réitéré ses six priorités quinquennales dans son programme :

  • Le pacte vert pour l’Europe
  • Une Europe adaptée à l’ère du numérique
  • Une économie au service des personnes
  • Une Europe plus forte sur la scène internationale
  • Promotion de notre mode de vie européen

Suivant ces lignes, une part non négligeable du travail de la Commission sera investie dans une « vision audacieuse d’une Europe centrée sur l’homme et dotée de moyens numériques d’ici à 2030, avec une boussole numérique pour faire de cette ambition une réalité. Cela inclut la proposition de règles pour un internet sûr et sécurisé et une identité numérique commune en Europe« . La FAFCE félicite le travail de mise à jour des règles européennes lorsqu’il s’agit de créer un internet plus sûr et plus sécurisé, avec comme priorité première la lutte contre les abus sexuels sur les enfants. La Commission a ainsi recueilli par une consultation publique les contributions de la société civile à ce sujet, pour laquelle la FAFCE a contribué.

La Commission européenne a également annoncé de nouvelles mesures pour combattre la traite des êtres humains, avec « l’échange sécurisé d’informations essentielles avec les pays tiers pour ceux qui assurent la sécurité en première ligne, parallèlement à une mise à jour des règles sur les données préalables relatives aux passagers« . Ces mesures sont cruciales, dans un contexte d’augmentation des cas de traite dans le monde, un tiers des victimes étant des enfants.

La Commission souhaite également s’attaquer aux racines profondes de ces problèmes, avec des mesures visant à soutenir les États membres « à améliorer la prévention et à prendre des mesures de soutien contre les pratiques préjudiciables à l’égard des femmes et des filles« . La FAFCE salue cet engagement et encourage la Commission à à se pencher sérieusement sur l’augmentation inquiétante de la violence, de la traite des êtres humains, des abus sexuels sur les enfants, ou encore de l’exploitation sexuelle et reproductive des femmes par le biais de la GPA, de la prostitution et de la pornographie.

La Commission poursuit aussi en parallèle sa promotion d’une vision extensive du principe de non-discrimination au sein de l’UE : « Tous les citoyens devraient se sentir en sécurité, sans avoir à craindre la discrimination ou la violence fondées sur l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre, les caractéristiques sexuelles, l’origine raciale ou ethnique, la religion ou les convictions, le handicap ou l’âge« . Comme projet clé, une reconnaissance automatique de la parentalité entre les États membres. En pratique, cela signifierait la reconnaissance automatique de différents types d’unions civiles au sein des Etats membres de l’UE, et encouragerait de fait la pratique de la GPA. La FAFCE a soulevé plusieurs inquiétudes quant aux risques liés à une telle harmonisation des lois européennes concernant le respect du principe de subsidiarité et de l’intérêt supérieur des enfants.

Dans un autre registre, face aux difficultés économiques et financières nées de la pandémie, la Commission va se saisir d’un dossier majeur avec la révision du Pacte de stabilité et de croissance : « la Commission relance le débat public sur les règles budgétaires et sur le cadre de gouvernance économique. Au premier trimestre de 2022, elle fournira des orientations sur la politique budgétaire pour la période à venir, dans le but de faciliter la coordination des politiques budgétaires et l’élaboration des programmes de stabilité et de convergence des États membres. » La Commission proposera ensuite des modifications du cadre de gouvernance économique, dans le but de parvenir à un consensus d’ici 2023.

La Commission assurera également le suivi du sommet social de Porto et la mise en œuvre du plan d’action sur le socle européen des droits sociaux. Celui-ci tente de garantir aux Européens un accès à des emplois de qualité, des conditions de travail équitables, une protection sociale et un meilleur équilibre vie professionnelle – vie privée. En parallèle, la Commission européenne présentera une nouvelle stratégie européenne en matière de soins qui s’adressera à la fois aux aidants et aux bénéficiaires de soins: « La stratégie établira un cadre pour les réformes visant à orienter le développement de soins de longue durée durables garantissant à tous un accès meilleur et plus abordable à des services de qualité. Elle portera également sur l’éducation et l’accueil des enfants, en accordant une attention particulière aux enfants handicapés et à ceux issus de groupes défavorisés. En outre, elle aidera à combler l’écart entre les hommes et les femmes en matière d’emploi, accroîtra l’autonomisation des femmes et contribuera à l’égalité hommes-femmes, notamment en révisant les objectifs de Barcelone. » La FAFCE gardera un œil sur le respect de la liberté des parents qui travaillent de décider par eux-mêmes de leur éguilibre entre vie familiale et professionnelle.

Enfin, la Commission européenne ne peut ignorer le déséquilibre démographique auquel l’Europe est actuellement confrontée, et a présenté à la fois un nouveau programme pour « gérer les migrations et l’asile« , mais aussi « une initiative relative à la fuite des cerveaux et à l’atténuation des défis liés au déclin démographique, dans laquelle elle passera en revue les différents moteurs, les conséquences à long terme et les solutions possibles afin d’enrayer, voire d’inverser cette tendance« . Cette idée a déjà été développé à de nombreuses reprises par la FAFCE, tant cette année dans une Résolution du Conseil de Présidence, que par l’organisation des Dialogues FAFCE sur les défis démographiques, ou encore par la production d’un document de réflexion conjoint avec la Foundacion Madrina sur la revitalisation des zones rurales par des politiques familiales.

 

 

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